dimanche 10 février 2013


Le moustique tigre : agent vectoriel


Le  moustique tigre est vecteur de plus d’une trentaine de virus et maladies. Nous en distinguerons trois : -Le chikungunya
            -l’encéphalite de saint louis
            -la dengue

Le chikungunya

Généralités :
    Le chikungunya, est une maladie infectieuse tropicale, due à un arbovirus (noté CHIKV, pour chikungunya virus), transmise par des moustiques du genre Aedes. Le nom est d'origine makondée (langues bantoues) et signifie : « qui se recourbe, qui se recroqueville » la traduction de chikungunya en français signifie « maladie qui brise les os » ou « maladie de l'homme courbé » car elle occasionne de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique.
    La transmission du virus d'un humain malade à un moustique se fait par le sang aspiré lors de la piqûre. La contamination d'un homme sain est réalisée par la salive de moustiques qui ont été infectés quelques jours ou quelques semaines auparavant. Seuls les moustiques femelles piquent.

Le virus :
Il s'agit d'un alpha virus à ARN (isolé pour la première fois en 1952). Il comprend deux types génétiques, un situé en Afrique occidentale, l'autre en Afrique orientale et du sud. Il est possible que la mutation sur un gène codant pour une protéine de l'enveloppe virale puisse modifier le caractère infectant du moustique vecteur et expliquer, en partie, la grande dissémination au cours des années 2000.
Comme chez toutes les espèces de moustiques, seule la femelle est hématophage (elle doit se nourrir de sang pour assurer le développement de ses ovaires et de ses œufs).C’est donc la seule capable de transmettre le chikungunya. Cette capacité « vectorielle » de la femelle Aedes s’explique par une faculté à dupliquer le virus. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas en absorbant le sang mais juste avant, en injectant un peu de salive anticoagulante et anesthésiante dans un vaisseau sanguin de sa victime, que le moustique infecte l'hôte.
Un moustique femelle s’infecte en piquant un humain ou un animal contaminé. Le sang traverse ensuite la frontière stomacale de l’animal. L'Aedes femelle ne sera alors infectante qu'après plusieurs jours de développement du virus dans son corps jusqu'à ce qu'il arrive aux glandes salivaires. La femelle devenue infectante le reste toute sa vie, soit environ un mois. Or, elle pique et pond tous les quatre jours environ. Sept à huit transmissions du virus par le moustique sont donc possibles avec contamination d'autant de personnes.


Il existe une transmission verticale, c’est-à-dire que les œufs pondus par une femelle infectée sont contaminés dans une très faible proportion (1 à 2 %), et donc sans répercussion réelle sur la transmission de la maladie.
    La transmission directe du virus d'homme à homme n'existe pas. La transmission est dite indirecte car elle nécessite la présence d'un moustique vecteur : Aedes aegypti ou albopictus essentiellement. Côtoyer des « chikungunyés » ne présente pas de risque direct, sauf si ceux-ci sont piqués par des Aedes qui se gorgent ainsi de leur sang riche en virus. Il existe une transmission in utero du virus de la mère à l'enfant (une quarantaine de cas ont été décrits en 2005-2006 à La Réunion). Le chikungunya peut alors induire des lésions neurologiques graves chez le fœtus, pouvant entraîner son décès in utero au cours du second trimestre (3 cas à La Réunion). Mais le risque essentiel est constitué par l'accouchement en période virémique, c’est-à-dire pendant que la future maman est malade du chikungunya. Dans la moitié des cas, l'enfant est alors contaminé par le virus et fait une encéphalite dans 10% des cas.
Le réservoir non-humain est constitué de primates et de petits mammifères.

Symptômes :

 L’incubation de la maladie dure de deux à quatre jours en moyenne (pouvant varier entre un et douze jours).
La maladie se déclare généralement par une très forte fièvre, parfois au-delà des 40 °C, durant environ 3 jours. Cette fièvre est suivie d'un érythème, éruption de boutons présente essentiellement sur le torse, les jambes et la face. Des courbatures très douloureuses apparaissent ensuite, ainsi que de vives douleurs des articulations clouant le malade au lit. L'atteinte articulaire est, en général, bilatérale, atteignant plusieurs cibles : doigts, poignets, coudes, orteils, genoux... Les enfants ne présentent que rarement ces douleurs articulaires. Chez eux le chikungunya se traduit comme une simple grippe.Des syndromes digestifs sont présents dans près de la moitié des cas (douleurs abdominales, diarrhée...).
Cependant, environ un quart des cas sont asymptomatiques (ne présentant aucun signe et découverts uniquement sur des arguments biologiques).
    Des complications peuvent également apparaitre, les douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois, voire plus d'un an, notamment aux articulations fragilisées (anciennes entorses ou fractures chez des sportifs, rhumatisme ou arthrose préexistante par exemple), chez les personnes les plus âgées et celles dont les manifestations initiales ont été les plus importantes. Cette prolongation des symptômes pourraient être secondaire à la persistance du virus et du syndrome inflammatoire. De même, une fatigue peut se poursuivre au delà d'un an.
Une attention particulière doit toutefois être portée aux personnes fragiles : les nourrissons dont les douleurs peuvent bloquer la mâchoire et rendre impossible toute alimentation, les personnes âgées aux défaillances d'organes particulièrement sensibles aux effets de la fièvre (accélération de la fréquence cardiaque, déshydratation). Sont particulièrement exposées à ces risques secondaires à toute fièvre les personnes souffrant de diabète, insuffisance cardiaque, rénale, respiratoire... Les alcooliques atteints de chikungunya ont présenté des risques accrus d'hépatite mortelle.
Des cas d'encéphalites, des syndromes de Guillain-Barré, de paralysie et des myocardites ont été décrits.
    La mortalité est d'environ 1 pour 1 000 cas, essentiellement chez le nouveau-né ou la personne âgée ou déjà gravement atteinte d'une autre maladie.

Traitements :

    Faute de traitement efficace, le traitement reste donc purement symptomatique : contrôle de la fièvre et des douleurs au moyen de paracétamol ou d'anti-inflammatoire.
Seul un vaccin expérimental a été développé par l'Institut de recherche de l'armée des États-Unis. La souche vaccinale a été cédée par l'Institut de recherche de l'armée des États-Unis à l'INSERM qui travaille actuellement sur la préparation d'essais de phase III chez l'homme (requalification en cours - mi 2007).
« Le virus chikungunya a touché 2 millions de personnes ces 5 dernières années. A ce jour il n’existe aucun traitement pour le contrer. »

L’encéphalite de Saint louis

Généralités :

L'encéphalite de Saint Louis ou L'encéphalite américaine de St-Louis  est une maladie due à un arbovirus du groupe B appartenant à la classe des Flavivirus. Ce sont plus précisément les régions de l'Est et le Middle-West des États-Unis qui sont concernées par cette infection.. La maladie touche principalement les États-Unis mais peut causer des cas occasionnels au Canada et au Mexique.
Cycle du Virus :

    Les moustiques, s'infectent en se nourrissant de sang d'oiseaux contaminés. Les moustiques infectés transmettent alors le virus de l'encéphalite de Saint Louis aux humains et aux animaux durant le repas de sang. Le virus de l'encéphalite de St. Louis se développe à la fois dans les moustiques infectés et dans les oiseaux, mais ne rend malade aucun de ceux-ci. Une fois qu'un humain a été infecté avec le virus, celui-ci ne peut pas être transmissible de cet individu aux autres humains.


Symptômes :

    La majorité des infections se traduisent par des maladies légères, incluant fièvres et maux de tête. Lorsque l'infection est plus sévère la personne peut présenter les symptômes suivants :céphalées, de fortes fièvres, raideur cervicale, stupeur, désorientation, comatremblementsconvulsions occasionnelle et paralysie spastique. Le taux de mortalité va de 3 à 30 %, les personnes âgées courent plus de risque à cet égard.
Aux États-Unis, une moyenne de 128 cas d'encéphalite de St Louis est enregistrée annuellement. Dans les zones au climat tempéré, l'encéphalite de St. Louis se produit à la fin de l'été ou au début de l'automne. Dans les États du sud où le climat est plus doux, cette encéphalite peut survenir tout au long de l'année.

Traitements :


Il n'y a pas de vaccin ni de traitements spécifiques au virus de l'encéphalite de St. Louis.
Seul des mesures de préventions et des traitements
purement symptomatiques permettent de contrer la maladie. 


La dengue

Généralité :
  La dengue, anciennement appelée « grippe tropicale », « fièvre rouge » ou « petit palu », est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. La dengue est une arbovirose (maladie dû a un arbovirus), transmise à l'être humain par l'intermédiaire de la piqûre d'un moustique du genre Aedes, lui-même infecté par un virus de la dengue.

Le Virus :

Le virus de la dengue est transmis à l'homme par l'intermédiaire de moustiques vecteur du genre Aedes : Aedes aegypti le plus souvent mais également (moustique-tigre). Ce sont des moustiques qui vivent en milieu urbain ou semi-urbain, en contact avec l'homme
Les moustiques se contaminent en piquant l'homme, et rarement par transmission verticale de la mère à l'œuf (1 cas sur 600). L'être humain serait le principal réservoir naturel des virus de la dengue, mais aussi le disséminateur de la maladie.
Il existe quatre sérotypes distincts du virus de la dengue : DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4. Ils sont étroitement apparentés et entraînent les mêmes signes cliniques. Ainsi un même individu peut être atteint plusieurs fois par la dengue, une fois par chacun des quatre sérotypes.
 Une épidémie de dengue est ainsi souvent liée à l’apparition ou à la réapparition d’un sérotype n’ayant pas circulé depuis plusieurs années.
 Selon les chiffres 2007 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dengue serait l'arbovirose la plus répandue au monde, avec environ 40 % de la population mondiale exposée au virus, soit 2,5 milliards de personnes. Chaque année il y aurait environ 50 millions d'infections dans le monde (fin septembre 2010, la dengue avait infecté plus de 80 000 personnes à la Guadeloupe et en Martinique en huit mois), dont 500 000 cas de « dengue hémorragique » entrainant la mort dans au moins 2,5 % des cas.
En 2010, le Ministère de la Santé française déclare le « premier cas de dengue autochtone » en métropole française (les autres cas déjà signalés sur le territoire étaient des personnes ayant voyagé dans les régions du monde touchées par l'épidémie).

 Symptômes :

Il existe différentes formes cliniques de l'infection par le virus de la dengue, plus ou moins sévères. La dengue est le plus souvent bénigne. La gravité est très variable selon les individus, allant des formes asymptomatiques (infection sans aucun symptôme) ou paucisymptomatiques aux formes sévères pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Cette infection virale entraîne classiquement fièvre, mal de tête, douleurs musculaires et articulaires, fatigue, nausées, vomissements et éruption cutanée. Biologiquement on retrouve habituellement une baisse des plaquettes. La guérison survient généralement en une semaine. Il existe des formes hémorragiques ou avec syndrome de choc, rares et sévères, pouvant entraîner la mort.
L'incubation, période lors de laquelle le virus se réplique dans le sang sans pour autant donner de symptôme, dure généralement de 5 à 6 jours, avec des extrêmes allant de 3 à 15 jours.

Traitements :

Il n'existe ni traitement préventif (vaccin) ni traitement curatif spécifique antiviral de la dengue.
La dengue ne présente généralement pas de complications, mais il existe de rares formes sévères qui impliquent de consulter un médecin et d'éviter l'automédication. Notamment la prise d'acide acétylsalicylique (aspirine) est formellement contre-indiquée.
La prise en charge thérapeutique d'une dengue classique consiste en de simples mesures symptomatiques :
§  Repos
§  Réhydratation orale
§  Calmer douleur et fièvre à l'aide de médicaments antalgiques et antipyrétiques à base de paracétamol
En cas de formes plus sévères :
§  Passage aux urgences pour réhydratation par voie intraveineuse, notamment en cas de « syndrome d'épuisement », par déshydratation consécutive à une intolérance digestive avec nausées et vomissements empêchant le patient de boire suffisamment
§  Éventuellement corriger un état de choc hémodynamique dans les formes sévères
§  Des transfusions de plaquettes sont parfois nécessaires.

Début 2011, Sanofi-Pasteur annonce l'arrivée d'un vaccin pour 2015

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