Lutter contre le moustique
tigre
Sommaire :
Introduction ………………………………… p 3
Les insecticides …...……………………… p 4
Les prédateurs et répulsifs naturels d’Aedes Albopictus …………p 9
La stérilisation des moustiques tigres mâles ...…………………p 15
Comment agir individuellement contre son expension ? …………..p16
Comment se protéger ? …………………..p 17
Conclusion ………..………………………..p 18
Bibliographie ……………………………..p 19
1.Introduction
Dans un dossier précédent
nous avions précisé en détail les caractéristiques générales du
moustique tigre (aedes albopictus) ; nous avions décrit
la gêne qu'il occasionnait sur les populations ainsi que les
différentes maladies qu'il pouvait transmettre à l'homme. Nous
avions également décrit son implantation sur notre territoire et la
vitesse à laquelle il colonisait chaque année de nouveaux espaces.
Cette étude préliminaire nous a poussé à poursuivre nos
recherches et à écrire ce document.
En
rédigeant le rapport précédent, nous ne nous sommes pas réellement
rendus compte de l'ampleur du problème que pouvait occasionner ce
moustique. Le service spécialisé dans la démoustication ouvert
(depuis 2011) dans le service environnemental de la communauté
d'agglomération des villes de Fréjus/Saint-Raphaël, en témoigne.
Par ailleurs nos
recherches précédentes nous avaient amenés à parler de la lutte
contre ce moustique mais sans entrer dans les détails. Il semblerait
que nous ayons omis de traiter certains points.
Nous allons, avec ce
nouveau texte, nous efforcer de répondre à la problématique
suivante : Comment lutter efficacement contre le moustique
tigre ?
Pour compléter notre
étude précédente et répondre au mieux à la problématique du
sujet, le travail a été organisé de la manière suivante :
- Dans un premier temps les différents insecticides à notre disposition vont être présentés, leurs mécanismes d'action seront décrits et les limites de leur utilisation seront discutées.
- Par la suite, dans le cadre d'une lutte plus respectueuse pour notre environnement, nous détaillerons les différents prédateurs d'aedes albopictus ainsi que les plantes ayant des propriétés répulsives contre ce moustique.
- Une méthode encore à l'étude mais très prometteuse sera présentée. C'est la méthode de stérilisation des moustiques mâles.
- Les bons gestes que nous pouvons tous adopter pour lutter efficacement contre le moustique seront cités. Ces gestes simples se résument surtout à la surveillance de nos jardins et de nos terrasses.
- Pour finir, les différents moyens à notre disposition pour repousser rapidement et prévenir toute invasion nouvelle de moustique (tigre ou non) seront présentés.
2. Les insecticides
Pour lutter contre le moustique dans nos villes ou
dans un environnement donné, la plupart des mairies emploient des
professionnels dont la mission est de répandre des insecticides sur
les sites concernés. D'ailleurs les insecticides existent depuis
des millénaires : l'usage du
soufre
remonte
à la Grèce antique, soit 1000 ans avant J.C. L'arsenic est
considéré comme le premier insecticide, il est
recommandé
par
Pline
l’ancien, naturaliste romain ayant vécu de 29 à 79 après J.C.
Évidemment, depuis cette époque les insecticides ont grandement
évolué. Il existe actuellement une quantité indénombrable
d'insecticides différents.
a)Définitions
Étymologiquement, les
insecticides sont des substances actives, des préparations ayant la
propriété de tuer les insectes, leurs larves et/ou leurs œufs. Ils
font partie de la famille des pesticides et eux-mêmes sont inclus
dans la famille des biocides, tous deux réglementés en Europe par
des directives spécifiques.
b)Familles chimiques d’insecticides
Elles sont liées aux
modes d'action des insecticides, fondés par exemple sur la
neurotoxicité de certaines molécules, ou sur leur impact sur la
respiration cellulaire, la formation de la cuticule chitineuse, ou de
la perturbation de la mue.
On distingue ainsi :
- Les organophosphorés
- Les carbamates
- Les pyréthrinoïdes de synthèse
- Les organochlorés
- Les carbamates
- Les pyréthrinoïdes de synthèse
- Les organochlorés
Les organochlorés :
Très utilisés de 1940 à
1970, ils sont en très nette régression. Ce sont des insecticides
de contact : aucun n'a besoin d'être véhiculé par la sève
dans les végétaux pour agir sur les insectes qui les mangent.
Les organochlorés sont des toxines neurotropes qui altèrent
le fonctionnement des canaux sodium indispensables à la
transmission de l'influx nerveux. Leur spectre d'action est
large.
Le DDT, par exemple, agit sur l'insecte par contact et ingestion, induisant un tremblement généralisé (incoordination motrice) puis une paralysie qui met parfois 24 h pour s'installer. Cet organochloré est particulièrement connu car il persiste de nombreuses années dans l’environnement.
La toxicité aiguë des organochlorés envers l'homme est relativement faible, dans les conditions normales d'utilisation, mais ce sont des substances très stables et bioaccumulables, donnant des produits de dégradation et de biotransformation (métabolites) encore plus stables, peu solubles dans l'eau, d'où des problèmes d'accumulation dans les organismes et les écosystèmes via les chaînes trophiques. Certains peuvent persister très longtemps dans les sols, les tissus végétaux et les graisses, c'est pourquoi ils ont été interdits dans un grand nombre de pays. Outre leur rémanence excessive, leur usage a été freiné par des phénomènes de résistance apparus en particulier chez les Diptères (moustiques).
Le DDT, par exemple, agit sur l'insecte par contact et ingestion, induisant un tremblement généralisé (incoordination motrice) puis une paralysie qui met parfois 24 h pour s'installer. Cet organochloré est particulièrement connu car il persiste de nombreuses années dans l’environnement.
La toxicité aiguë des organochlorés envers l'homme est relativement faible, dans les conditions normales d'utilisation, mais ce sont des substances très stables et bioaccumulables, donnant des produits de dégradation et de biotransformation (métabolites) encore plus stables, peu solubles dans l'eau, d'où des problèmes d'accumulation dans les organismes et les écosystèmes via les chaînes trophiques. Certains peuvent persister très longtemps dans les sols, les tissus végétaux et les graisses, c'est pourquoi ils ont été interdits dans un grand nombre de pays. Outre leur rémanence excessive, leur usage a été freiné par des phénomènes de résistance apparus en particulier chez les Diptères (moustiques).
Insecticides organophosphorés :
La première
commercialisation d’un pesticide organophosphoré date de 1944 avec
la parathion. Ils sont actuellement les insecticides les plus variés
du marché. Ces produits n'ont guère de points communs entre eux, si
ce n'est leur origine, ainsi qu’une certaine liposolubilité et
leur mode d'action sur le système nerveux. Ce sont des inhibiteurs
de l’acétylcholinestérase, qui est bloquée sous une forme
inactive. L'acétylcholine produite par l’acétylcholinestérase
est un neurotransmetteur synaptique qui va s'accumuler au niveau
de la fente de la synapse. L'influx nerveux ne sera plus transmis, ce
qui entraînera la mort de l'insecte. Ce mode d'action explique leur
haute toxicité vis-à-vis de l'homme et des animaux à sang chaud.
La plupart des organophosphorés pénètrent plus ou moins dans le
tissu des plantes. Leur faible rémanence (durée de vie) nécessite
souvent la répétition des traitements pour assurer une longue
protection. Ils pénètrent facilement dans l'organisme des insectes
par leur liposolubilité élevée. Certains sont
spécifiquement acaricides.
On distingue les
:
-Organophosphorés aliphatiques : généralement hautement toxiques et peu stables.
-Organophosphorés à cycle phényl : plus stables que le groupe précédent, ils persistent dans l’environnement.
-Organophosphorés à hétérocycle.
-Organophosphorés aliphatiques : généralement hautement toxiques et peu stables.
-Organophosphorés à cycle phényl : plus stables que le groupe précédent, ils persistent dans l’environnement.
-Organophosphorés à hétérocycle.
Les carbamates :
Ce vaste groupe réunit
les dérivés de l'acide carbamique. Ils agissent comme les
organophosphorés en inhibant la cholinestérase. Certains ont des
actions spécifiques (aphicide, molluscicide). Le propoxur,
bendiocarbe et dioxacarbe sont utilisés en lutte paludique pour leur
grande rémanence. Ils agissent le plus souvent par contact bien que
certains aient une action systémique (la substance active se diffuse
dans la sève des plantes avant de toucher l’insecte qui les
mangent). Leur rémanence est généralement faible.
On distingue :
-Les méthyl carbamates à structure cyclique phényl.
-Les méthyl et dimethyl carbamates à structure hétérocyclique.
-Les méthyl carbamates à chaîne aliphatique.
-Les méthyl carbamates à structure cyclique phényl.
-Les méthyl et dimethyl carbamates à structure hétérocyclique.
-Les méthyl carbamates à chaîne aliphatique.
Les pyréthrynoïdes de synthèse :
Les pyréthrynoïdes de
synthèse sont les insecticides dits « de troisième
génération », ils sont copiés sur les pyrèthres naturels,
avec cependant une toxicité et une photostabilité (résistance aux
photons) plus élevées. Dotés d'une toxicité considérable et
agissant par contact, ils tuent presque instantanément les insectes
par choc neurotoxique. Leur forte toxicité permet leur utilisation à
des doses très réduites (10 à 40 g de matière active par ha). Ils
tuent l'insecte en bloquant le fonctionnement des canaux sodium
indispensables à la transmission de l'influx nerveux. Réputés peu
toxiques pour l'homme, on leur attribue le coefficient de sécurité
(rapport des toxicités pour les insectes et pour les mammifères) le
plus élevé parmi les insecticides chimiques. Très biodégradables,
ils ne persistent pas dans le milieu naturel, mais ils sont très
toxiques pour certains organismes aquatiques (poissons) ainsi que
pour les auxiliaires de l'agriculture (dont les abeilles).
c)Le téméphos
Le téméphos (commercialisé sous le nom Abate) est
un organophosphate larvicide employé dans le traitement des eaux
infestées par divers insectes contagieux, notamment les moustiques,
les anophèles, et les larves de simulies. Il est peu spécifique.
La Directive européenne 98/8/CE du Parlement
européen et du Conseil du 16 février 1998 a édicté de nouvelles
règles en matière d’autorisation de mise sur le marché des
biocides. Depuis sa mise en œuvre, nombre de produits, parmi
lesquels le téméphos, se sont ainsi vu retirés du marché.
Comme tous les autres insecticides organophosphorés,
le téméphos affecte le système nerveux central par inhibition
d'une enzyme, la cholinestérase. Il tue ainsi les larves avant l'âge
adulte.
En matière de propriétés physicochimiques, on
retiendra que le téméphos est très peu soluble dans l’eau ;
elle favorise son adsorption sur les sédiments et son accumulation
dans les organismes vivants dans les conditions naturelles. Toutefois
les études en milieu aquatique montrent une dégradation
relativement rapide du composé parent (50 % dégradé en 15 à
17 jours). Les produits de dégradation formés par les phénomènes
de photolyse et de biodégradation ne sont pas tous identifiés. Ils
semblent en revanche dépourvus d’activité insecticide.
Compte tenu de sa DL50 (Dose létale pour 50 %
de la population exposée) chez le lapin, espèce la plus sensible en
toxicité aiguë (DL50 = 1 300 mg/kg), le téméphos se classe
néanmoins dans la famille des organophosphorés les moins toxiques
(DL50 > 500 mg/kg). On notera néanmoins que l’ensemble des
dangers potentiels subchroniques et chroniques de cette substance
n’est pas complètement renseigné dans la littérature. Ainsi les
données disponibles ne sont pas suffisantes pour conclure sur le
potentiel cancérogène ou mutagène de la molécule.
Des chercheurs brésiliens (Funasa 2000, Lima et
al. 2003) ont observé depuis une dizaine d'années le
développement d'une résistance au téméphos chez les moustiques
Aedes aegypti dans plusieurs régions de leur pays. Il n'est
donc pas impossible que des cas de résistance se manifeste chez nos
population d'Aedes albopictus.
Des chercheurs
brésiliens (Funasa 2000, Lima et al. 2003) ont observé
depuis une dizaine d'années le développement d'une résistance au
téméphos chez les moustiques Aedes aegypti dans plusieurs
régions de leur pays. Il n'est donc pas impossible que des cas de
résistance se manifeste chez nos population d'Aedes albopictus.
d)Le B.T.I.
Actuellement, le seul
produit utilisé en milieu naturel est un bio-insecticide composé
d’une bactérie entomopathogène, le B.T.I. (Bacillus
thuringiensis israelensis). Réputé très sélectif, il est
décliné sous différentes formulations (granulés, liquides,
tablettes) permettant de l’appliquer ou de le pulvériser dans tous
types de gîtes larvaires.
Cristaux protéiques
d'une forme sporulée de Bacillus thuringiensis
La substance active de l'insecticide est issue d'une
bactérie nommée Bacillus thuringiensis (sous-espèce
israelensis). On la
retrouve dans pratiquement tous les sols, l'eau, l'air et le
feuillage des végétaux. Elle est sélectionnée
pour son action exclusive sur les larves de Diptères (mouches et
moustiques). Cette Bacille est capable de synthétiser et excréter
des cristaux protéiques qui, une fois ingérées par la larve de
moustique, se transforment en toxines en milieu alcalin dans le tube
digestif de la larve, sous l’action d’enzymes intestinales. Ce
mode d’action lui confère une très grande sélectivité, mais
nécessite également l’attention particulière des applicateurs
pour optimiser son efficacité qui reste soumise à de nombreux
facteurs biologiques et environnementaux. Par exemple, les larves qui
se préparent à la métamorphose cessent de se nourrir et par
conséquent sont totalement insensibles au B.T.I.. Il faut donc
l'utiliser efficacement, dans des zones spécifiques.
En plus d'être très sélectif, le B.T.I. est
absolument inoffensif pour l'homme. Le département de pathologie
vétérinaire de l'Université de l'Illinois (World Health
Organisation Center for Safety of Biological Agents to Mammals) ainsi
que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont d'ailleurs réalisé
un certain nombre d'études sur ce sujet. Toutes ces études en
arrivent à la conclusion que le B.T.I. peut être utilisé sans
risque pour les humains.
On observe également une absence de toxicité
vis-à-vis de la flore et la faune non-cible. De plus, le B.T.I. est
très peu rémanent, c'est-à-dire qu'il a une faible durée de vie
une fois libéré dans le milieu. Son impact restreint en fait un
produit de lutte privilégié en matière de protection de
l’environnement. Ce bio-insecticide est préconisé par
l’Organisation Mondiale de la Santé en remplacement des
insecticides chimiques. Le B.T.I. est homologué en particulier pour
son usage dans la lutte biologique contre les moustiques des marais
salants (dans le cahier des charges pour la production de sel
labellisé « Nature et Progrès® »).
L’équipe d'Écotoxicologie et de Qualité des
milieux Aquatiques de l’INRA de Rennes assure le suivi à long
terme de l’impact potentiel des traitements de démoustication sur
les communautés d’invertébrés aquatiques dans les zones humides
du littoral en Bretagne. Leurs études ont montré que les
traitements avec les larvicides à base de B.T.I.
pratiqués par l’EID Atlantique sur les zones humides du littoral
du Morbihan n’avaient pas d’impact négatif sur les communautés
étudiées.
Le B.T.I. commercialisé
sous le nom de Vectobac® est issu d’un processus de fermentation
rigoureusement contrôlé à toutes les étapes de sa fabrication.
Sous sa formulation WG (granulés solubles à 37,4% de B.T.I.) le
Vectobac® est épandu en bouillie préparée avec l’eau du milieu.
Les dosages sont adaptés en fonction des résultats des prospections
et sont en moyenne trois fois inférieurs à la dose homologuée.
Dans la nature, (par exemple en Camargue où le
B.T.I. a été utilisé pour la démoustication), le produit se
montre plus écotoxique que ne le laissait penser la littérature. En
effet il affecte les populations de chironomidés (non-cibles car non
vecteurs et ne piquant pas) qui sont une source essentielle
d'alimentation pour les hirondelles et les chauve-souris. Il touche
des oiseaux tels que la Lusciniole à moustaches et d'autres
insectivores qui voient leur ressources en nématocères, libellules,
neuroptères et araignées fortement diminuer sur les sites traités.
Les colonies d'hirondelles peuvent s'effondrer en quelques années (-
62 % en quelques années dans une zone de Camargue étudiée par
la Tour du Valat après les démoustication au B.T.I.. )
Le B.T.I. s'accumule dans la vase où se nourrit la larve des
Chironomes (à la différence des larves de culex et d'autres
moustiques vecteurs de maladie qui vivent en pleine eau), ce qui
pourrait expliquer la régression de la croissance des chironomes et
une efficacité plus limitée sur les moustiques piqueurs.
Les conséquences d'une utilisation de grandes
quantités de B.T.I. pourraient être le bouleversement de
l'équilibre fragile de nombreux écosystèmes. De plus le risque de
développement de résistance au B.T.I. existe toujours même si
aucun cas n’a encore été détecté. Il est donc fortement
conseillé de l'utiliser de façon réfléchie et raisonnée.
CONCLUSION GÉNÉRALE POUR LES INSECTICIDES :
Actuellement, ce sont
essentiellement les insecticides chimiques, les pyrètres, les
insecticides biologiques et les produits à base de B.T.I (comme le
vectobac ou le vectomax) qui sont utilisé en démoustication (en
fonction de la situation environnementale). Malgré le net avantage
que propose l'utilisation d'insecticides biologiques, les
insecticides chimiques possèdent quelques avantages que l'on ne ne
peut négliger : ils sont plus rémanents (moins d'interventions
pour assurer la campagne de démoustication) et ils s'attaquent
également aux moustiques adultes.
La démoustication sur de
grands espaces présente donc une gamme de produits limitée. Les
produits employés sont limités en nombre, ils s’adaptent au fil
des ans grâce aux avancées de la recherche. Ils doivent également
être le moins dommageables possibles pour l’environnement. Ainsi
la plupart des opérateurs publics européens sont engagés dans une
démarche-qualité et/ou bénéficient d’une certification ISO
9001, version 2008.
3.Prédateurs et répulsifs naturels d'Aedes albipictus
a)Animaux prédateurs:
Dans l'eau, les stades
immatures du moustique sont mangés par du zooplancton, des poissons
et des insectes comme les larves de libellules, les dytiques... Les
adultes sont la proie d'insectes également mais aussi de batraciens
(grenouilles et crapauds), d'oiseaux, de chauves-souris...
Les dytiques sont carnivores au stade
adulte comme larvaire. Ils consomment notamment des larves de
moustique. Les larves du dytique disposent d'un venin pour tuer
leurs proies et dissoudre les tissus. Elles aspirent ensuite leur
contenu pour se nourrir, comme les araignées.
Les poissons
larvivores furent les premiers organismes à être utilisés
pour lutter contre les insectes piqueurs dans le cadre d'une
prévention naturelle (utilisation des prédateurs naturels du
moustique).
← Un Tilapia, sorte de « carpe »
exotique
←Poisson rouge commun
← Gambusia
Les libellules et
les demoiselles sont d'excellentes prédatrices de
moustiques. Leur bonne vision (et leur angle de vision important :
jusqu'à 350°) leur permet d'attraper leurs proies en vol. Elles
sont plus nombreuses dans les jardins proches d'un point d'eau car le
développement de leurs larves est aquatique, comme celui des larves
de moustiques. Les larves de libellules sont aussi carnassières que
les adultes.
Larve de Libellule Libellule
Les batraciens et
amphibiens se régalent aussi des moustiques et de leurs
larves. Ils vivent dans des zones humides où l'insecte prolifère :
mares, étangs, eaux stagnantes, rivières...
Certains
oiseaux et
chiroptères (la
Chauve-souris) sont des
prédateurs du moustique.
L'hirondelle et la chauve souris
sont deux espèces menacées en France. Les habitants ont tout à
gagner à protéger le nid d'une hirondelle car celle-ci les
débarrassera par la suite d'un grand nombre d'insectes dont le
moustique. Préserver ces animaux contribue à la lutte contre le
moustique tigre.
Hirondelle
Engoulevent d'Europe
Chauve-souris
L'engoulevent d'Europe
vit dans les zones de friches et les bois clairsemés de conifères
ou de feuillus. Cet oiseau est un grand chasseur d'insectes
(moustiques, papillons...) qui évolue au crépuscule et la nuit. Il
niche souvent au même endroit en France à partir de mi-avril, puis
migre en Afrique en hiver. Cette espèce est menacée suite à des
changements de son habitat dus à l'activité humaine, à des
collisions avec des voitures et à l'utilisation de pesticides.
Les araignées
(ordre des Araneae) ont un rôle écologique capital : elles
participent à la régulation des populations d'insectes (400
millions d'insectes capturés par hectare). Leur impact sur les
populations de moustiques est beaucoup plus important que celui des
oiseaux. (La seule espèce d'araignée herbivore est sud-américaine,
il s'agit de Bagheera kiplingi qui se nourrit de pousses
d'acacia.)
Les araignées chassent
le plus souvent à l'affût à l'aide de leur toile. Une fois
piégées, les proies sont d'abord enveloppées dans la soie sécrétée
par l'animal, puis liquéfiées grâce à des enzymes digestives
injectées par les chélicères et pour finir elles sont mangées.
Les araignées se sont
adaptées à la plupart des milieux excepté les très hautes
altitudes, les eaux salées et les milieux très froids.
L'araignée la plus communément
rencontrée dans les habitations est surnommée « la
faucheuse » à cause de ses grandes pattes. Il serait
dommage de la déloger car elle supprime les moustiques dérangeants
la nuit dans les maisons.
b)Plantes répulsives :
← Cymbopogon sp.
Nom commun : Citronnelle de l'Inde. Plante
herbacée tropicale appartenant à la famille des Graminées.
Elle provient du Sud de l'Inde, de plusieurs régions
d'Afrique et des Antilles.
On extrait de cette
plante une huile essentielle qui repousse les moustiques. En Afrique
centrale, la citronnelle est plantée aux alentours des maisons pour
ses vertus insectifuges. (L'huile de citronnelle est la plus efficace
lorsqu'elle est concentrée de 4 à 7 %
Le bois de santal est
utilisé comme répulsif sous forme d'encens et de spirales à faire
brûler.
← La menthe
poivrée et la menthe pouliot font fuir les insectes et les
moustiques. L'huile essentielle de menthe poivrée peut être
associée à des huiles de citron et d'eucalyptus pour un meilleur
effet.
Les feuilles de menthe
(hedcomea pulegioides) écrasées dans les paumes des mains peuvent
servir de "pommade" protectrice pour les parties du corps
non couvertes (joues, cou, bras, mollets). Cette astuce d'antan était
utilisée par les chasseurs. Ils en plaçaient même dans leur
bonnet, de manière à ce que les feuilles dépassent le long des
joues.
Un certain nombre de plantes sont
réputées pour leur pouvoir répulsif envers les moustiques :
Lavande Neroli
Géranium
La cannelle et la
palmerose seraient également efficaces. Selon nos grands-mères, les
chrysanthèmes dégageraient une odeur éloignant les moustiques.
Le camphre:
les anciens conseillaient d’en placer une petite quantité (la
grosseur d'une noix) sur une plaque de métal au-dessus d'une lampe.
Ainsi disposé, il ne brûle pas mais laisse émaner une vapeur
odorante qui fait fuir les moustiques. Ceux-ci ne reviennent pas même
lorsque la fenêtre est ouverte.
Parmi les plantes
répulsives que vous pouvez disposer sur votre balcon nous citerons
le thym citron, la mélisse, le basilic à petites feuilles
(différent du Basilic utilisé en cuisine) ou encore la verveine
citronnelle. Placez-les dans des jardinières devant votre fenêtre,
elles empêcheront les moustiques d’entrer.
La plante de
Neptune est une plante aquatique qui provient du fond de la
mer du Nord. Cette sorte de fougère n’a pas besoin d’être
arrosée. La nature de ce végétal mesurant dans les 15cm est
incertaine : il s’agirait plutôt d’un animal, comme le
corail. Ce n’est pas la croissance mais la dégénérescence de la
plante de Neptune qui repousse les moustiques. En effet, lors de sa
dégénérescence des odeurs répulsives anti-moustiques
(indétectables par les hommes et les animaux domestiques) sont
sécrétées.
Il est clair que l'utilisation seule d'animaux
prédateurs du moustique tigre ou de plantes répulsives ne suffira
pas à réduire efficacement les populations de l'insecte dans nos
villes. Cependant leur utilisation est si simple qu'on ne peut la
négliger ! Ces espèces animales et végétales peuvent faire
le travail de nos insecticides gratuitement, sans qu'on ne s'en
occupe régulièrement et sans effet néfaste sur l'environnement.
Dès lors que l'on a conscience de ce pouvoir, il faut cesser de
chasser les prédateurs qui peuvent sembler envahissants (araignées,
libellules..), essayer de préserver leurs habitats naturels (Il
suffit par exemple de ne pas détruire les nids d'hirondelles venues
se nicher sous nos toits) et adopter les bon gestes (installation de
plantes répulsives par exemple). Il est nécessaire de pouvoir
combiner leur pouvoir insecticide à ceux de nos insecticides
chimiques/biologiques.
4.La stérilisation des moustiques tigres mâles
Une autre solution
consiste à tenter de maîtriser le
développement des populations par la technique dite de l'insecte
stérile. Cette technique est encore à l'étude, des essais
devraient bientôt être réalisés à la Réunion et en Italie.
Pour
effectuer cette technique il faut préalablement créer un élevage
de moustiques. Les insectes mâles sont alors stérilisés par une
méthode d'irradiation ou de transgénèse. Il faut ensuite séparer
les femelles des mâles pour pouvoir ne relâcher massivement (par
millions) que les mâles dans la nature. Ils vont alors s'accoupler
avec des femelles au détriment des mâles sauvages, ce qui ne
permettra pas le développement de la descendance (des œufs seront
pondus mais ils n'écloront jamais).
Cette technique semble efficace d'autant
qu'elle n'est ciblée que sur l'espèce aedes albopictus. La
stérilisation des moustiques tigres mâles serait une bonne
alternative aux insecticides. Cependant, des scientifiques estiment
qu'il faudrait lâcher dans le milieu environ 5 fois plus de mâles
stérile que de mâles sauvages pour diminuer la quantité de larves
de moitié. Les nuisances sonores occasionnées par les moustiques
seront donc dans un premier temps largement accentuées.
Si cette technique porte ses fruits elle
pourrait révolutionner la lutte contre le moustique tigre dans nos
villes car aucun produit toxique n'est introduit dans
l'environnement, il n'y a donc pas de risque d'endommagement des
écosystèmes. De plus cette technique est très sélective puisque
seuls les moustiques Aedes albopictus
seront touchés. Pour finir, la stérilisation des moustiques tigres
mâles n'aboutira pas à l'extinction complète du moustique tigre
qui a déjà pris sa place dans les écosystèmes de notre région.
5.Comment agir individuellement contre son expansion ?
Le moustique tigre vit au plus près des domiciles.
Il se déplace peu. Si on se fait piquer chez nous, il est fortement
probable que le moustique soit né aux alentours de la maison. Dans
les zones où la présence du moustique a été déclarée, les
mairies ont mettent souvent en place des campagnes de démoustication
(ou engagent des professionnels dont la mission sera de les
organiser). Ainsi, ils s'occupent de surveiller (et d'éliminer si
nécessaire) les moustiques qui peuvent être présents dans les
gîtes urbains (les cours d'eau traversant les villes, les eaux
artificielles, les égouts,etc...).
Malheureusement cela ne suffit pas car il est
fréquent que le moustique tigre ponde dans nos jardins ou même dans
nos maisons ! Pour éviter ce genre de désagrément, il n'est
pas nécessaire d'utiliser des insecticides : il suffit
d'adopter les bons gestes dès l'arrivée du moustique-tigre et de
poursuivre sa surveillance durant toute la saison estivale.
Il faut supprimer ou protéger d'une moustiquaire
tous les récipients/réceptacles pouvant contenir de l'eau.
(Attention, Aedes albopictus
est capable de pondre sur une surface sèche. Les œufs pourront
alors éclore lorsque cette surface sera inondée.) Il
est donc important de :
- Supprimer les bidons,
bassines, poubelles de jardin non hermétiques.
- Vider régulièrement les soucoupes. (vous pouvez également les remplir à ras bord de sable.)
- Mettre des poissons ou traiter l’eau des bassins d’ornement.
- Rendre étanches et/ou protéger de moustiquaires les cuves de récupération d’eau de pluie, les arrivées d’eau, les puits.
- Protéger par une fine grille ou par un voile de moustiquaire les siphons de sol.
- Ranger à l’abri de la pluie tous les objets divers pouvant contenir de l’eau comme les pneus, les bâches plastiques, les sacs usagés de terreau ou certains jeux d’enfants.
- Nettoyer les gouttières.
Il est important de signaler l'existence de moyens
de repousser les moustiques et d'éviter leurs piqûres dans le cas
où le moustique envahit notre environnement proche (à la suite, par
exemple, d'une campagne de démoustication ratée). Des produits
anti-moustiques de plusieurs sortes peuvent facilement se trouver
dans le commerce (en pharmacie, dans les grandes surfaces, etc...).
Il suffit d'appliquer sur la peau ces produits disponibles en spays,
crèmes, etc.
Voici un produit bénéficiant
d'un avis favorable des experts de l'Agence Française de Sécurité
Sanitaire des produits de Santé (AFSSAPS) :
● DEET : Pour protéger les parties du corps exposées,
l'antimoustique le plus efficace sur le marché est le
diéthyl-toluamide (DEET). Ce produit agirait en bloquant les
récepteurs qui permettent aux insectes de déceler la présence
chimique d'une proie. Il faut cependant prendre soin de l'utiliser
selon les indications du fabricant car il peut irriter la peau de
certaines personnes et endommager divers tissus synthétiques. Il est
déconseillé pour les enfants de moins de 12 ans et les femmes
enceintes (avec un dosage de 50%). Il dissout aussi certains
plastiques et il faut éviter que le liquide n'entre en contact avec
les montures de lunettes, verres et bracelets de montres, peignes,
manches de couteaux de poche, etc. Une proportion de 30 % de DEET
dans le produit suffit. Une concentration de 40 % semble d'ailleurs
être le point de saturation maximale. Il n'est donc pas nécessaire
de choisir les produits qui en contiennent davantage (jusqu'à 95 %).
On trouve également dans le commerce des vêtements imprégnés de
diéthyl-toluamide.
Produits : sprays Biovectrol Tropique à 50%, Insect Ecran Zones infestées à 50%, Prébutix Zone Tropicale à 30% et l'Insect Ecran Famille à 25%.
● Icaridine :
c’est un répulsif de synthèse, cette molécule est relativement
récente. Il est recommandé pour les zones tropicales en particulier
dans les zones avec du paludisme comme alternative au DEET.
Produits : sprays Insect Ecran Spécial tropiques (25%) et Insect Ecran Zones infestées – Enfant (20%)
● IR 3535 ou 35/35 :
C’est un répulsif de synthèse, son efficacité est reconnue
contre les moustiques en zones tempérées et tropicales. Il
est déconseillé pour les enfants de moins de 30 mois, autorisé
pour les femmes enceintes.
Produits : sprays Biovectrol Famille (20%), Cinq-cinq Tropic Enfant (25%) et Cinq sur Cinq Tropic
Rappelons pour terminer que pour
avoir une efficacité de répulsion maximale on peut utiliser ces
produits répulsifs, mais il faut surtout porter des vêtements
couvrants à manches longues ainsi que des vêtements amples et
épais. Il ne faut pas hésiter à les imprégner d'insecticides pour
tissus. Il est conseillé de dormir sous une moustiquaire que l'on
peut également imprégner d'insecticide pour tissus.
12.Conclusion
Dans cette étude, différentes méthodes,
différents produits et différents acteurs ont été présentés
dans le but de réduire les nuisances qui peuvent êtres engendrées
par le moustique Aedes albopictus dans nos villes. Aucune de
nos propositions fait office de solution miracle dans la lutte contre
cet envahisseur car chaque méthode possède à la fois des avantages
et des inconvénients.
La meilleure solution est d'associer plusieurs de
ces techniques : L'utilisation des insecticides (biologiques au
maximum) lors des premières apparitions du moustique en saison
estivale pour éliminer une grande partie des larves afin de réduire
dès le début de l'été les quantités de moustiques, puis
l'utilisation de sprays répulseurs ou de moustiquaires afin de
lutter rapidement contre la menace lorsque la saison est bien avancée
(une fois que les moustiques sont bien implantés).
Par ailleurs l'activité de prévention qui consiste
à éduquer les populations aux bons gestes à adopter et à
sensibiliser les riverains à la faune et la flore locales joue un
rôle important dans cette lutte. Elle devra continuer le plus
longtemps possible et se développer afin qu'un maximum de personnes
prenne conscience de l'attitude à adopter pour mener à bien ce
combat contre le moustique tigre.
Enfin, grâce à la recherche, de nouvelles
techniques se développent, ce qui nous permettra de nous défendre
dans un futur proche avec de nouvelles armes.
Pour finir, nous souhaitons simplement rappeler que
ce combat n'est pas qu'une lutte qui vise à éliminer chacun des
moustiques Aedes albopictus présent sur notre territoire. Ce
combat est bien plus complexe car le moustique tigre bien que
dérangeant pour l'homme présente un rôle fondamental dans les
écosystèmes non seulement dans la chaîne alimentaire mais
également dans la pollinisation.
13.Bibliographie
Pour rédiger cette étude nous avons récupéré
l'essentiel de nos informations lors de notre rencontre avec
différents professionnels (le service de démoustication de la
communauté d'agglomération de Fréjus-St-Raphaël ou encore les
opérateurs de l'EID de méditerranée).
Pour le reste nous nous sommes inspirés du livre :
« Précis d'écotoxicologie » de
F. Ramade
…des vidéos suivantes :
- l'émission c'est pas sorcier du Samedi 19 janvier 2013 :
- Ou encore du Jeudi 21 avril 2011 :
…et des sites internet suivants :
- http://www.var.fr/dispatch.do?sectionId=site/page_d_accueil_10772717277503/social_10772718216408/sant____pr_vention_108012568827865/lutte_contre_les_moustiques_1218023804435137
- http://www.insectecran.com/?q=aedes
- Adege.fr
- Eid.fr
- www.chambon.ac-versailles.fr/science/faune/zool/inv/moustiq.htm
- blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2012/.../les-anti-moustiques-naturels/
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